Visite à la mission de Rosso – Mauritanie

Rosso, petite ville d’environ 6’000 habitants, se situe à 200 km au sud de Nouakchott. La route d’accès, sur sa plus grande longueur, est en mauvais état. Le paysage, d’aspect désertique, est parsemé ici et là d’épineux. La problématique, sur ce littoral de l’océan Atlantique, est l’infiltration d’eau salée dans les terres.

L’eau douce est absente des nappes phréatiques et il faut alors l’amener par pipeline depuis le fleuve Sénégal. Le barrage construit sur ce fleuve serait la cause de l’infiltration d’eau de mer vers le continent. Cette eau salée remonte en surface des terres, rend les sols incultes et ronge les fondements des bâtiments (béton, crépis, ferraille).

Compte tenu de cette situation aux lourdes conséquences, les fruits et légumes proviennent majoritairement d’autres régions du pays ou de l’étranger et les dégâts aux bâtiments sont inestimables.

Rosso – quelle assiduité dans la bilbliothèque !

Ici à Rosso, Sœur Marie Germaine, responsable de la bibliothèque de « l’Espérance », est enchantée de son nouvel ordinateur offert par RES.

Actuellement, la quasi-totalité des 3’000 livres de la bibliothèque sont enregistrés informatiquement. Deux salariés à temps complet veillent à la bonne marche de l’établissement. Cette année scolaire, environ 250 enfants et adultes sont inscrits et payent une cotisation d’entrée à l’institution d’environ 1,2€/an. Ici, on consulte non seulement des livres ou des documents en soutien scolaire, mais Sœur Germaine organise également tous les mois des débats, des conférences ou des projections de films. Plutôt rare dans le pays, une telle bibliothèque revêt, sur le plan éducatif et culturel, une importance considérable.

Rosso – Jardin d’enfants de Satara

Au jardin d’enfants de Satara, situé dans un quartier très pauvre de la ville, Sœur Monique et deux mamans bénévoles s’occupent de 70 enfants âgés de 3 à 6 ans. En parlant de mamans bénévoles, il s’agit en fait de deux femmes dévouées qui gagnent l’équivalent de 25€ par mois. Ces enfants le plus souvent livrés à eux-mêmes ont la chance ici de recevoir de la chaleur humaine, de l’éducation, des notions d’hygiène, d’éveil à l’environnement.

Dans le jardin de l’école, ils apprennent à cultiver des légumes, des fleurs, à planter des arbres. Le plus pénible moralement, ajoute Sœur Monique, c’est de voir arriver la majorité de ces enfants le ventre vide et de ne pas avoir les moyens financiers pour leur offrir une récréation ou une cantine scolaire. La visite au domicile de  deux enfants fréquentant le jardin d’enfants est à peine soutenable : un taudis de maison d’une pièce sans WC, sans eau, où s’agglutinent une famille de dix enfants, dont le cadet de quelques mois est attaché nu dans le dos de sa maman. Les deux enfants rencontrés à la crèche sont à présent nus afin de garder leur seul habit pour se rendre demain rejoindre leurs camarades.

Amitiés

Frédéric et François